Un matin de janvier je discutais avec une collègue de travail de nos vacances de Noël. Lorsque je lui ai demandé si elle était resté à la maison ou si elle avait voyagé pendant les fêtes, elle m’a répondu : “Nous aurions bien aimé partir dans le sud de l’Allemagne mais malheureusement nous avons un chat et nous devions rester à la maison pour nous en occuper”.

Il s’agit d’un couple d’environ 40 ans, sans enfant et qui travaille beaucoup toute l’année. Ils avaient l’occasion de se détendre et faire ce qu’ils voulaient pendant deux semaines mais se sont créé une contrainte supplémentaire alors qu’ils n’y n’étaient pas obligés.

Je n’ai pas l’intention de juger de la nécessité d’avoir un animal de compagnie. Chacun est libre de décider ce qui est le mieux pour lui. Je ne dis pas non plus que ma collègue n’aurait pas dû prendre de chat. C’est son choix et je le respecte. J’ai cependant remarqué, dans ce cas précis, qu’elle avait regretté de ne pas pouvoir partir en voyage. C’était comme si son chat lui apportait plus de contraintes que de positif. Qu’elle regrettait sa décision d’avoir pris un chat.

Je pense qu’au moment de se décider elle a oublié de se poser une question essentielle. J’essaye de me poser cette question avant de prendre n’importe quelle décision. Qu’il s’agisse d’une grande décision (“Dois-je démissioner de mon job en tant qu’employé ?”, “Dois-je faire un troisième enfant ?”) ou d’une petite décision (“Dois-je acheter un nouveau blouson ?”, “Dois-je accepter cette invitation à aller boire un verre ?”).

Cette question est : Est-ce que cette décision va simplifier ou compliquer ma vie ?

Dans la majorité des cas, nous prenons des décisions impulsives : “Un chat est mignon : nous allons en prendre un”. Parfois nous prenons des décisions réfléchies mais minimisons les contraintes : “Un chat est mignon, nous pourrions en prendre un. Mais qui lui donnera à manger ? On trouvera bien une solution. On demandera aux voisins…” Notre cerveau est très fort pour nous jouer des tours en amplifiant les points positifs et amoindrissant les points négatifs.

L’avantage de se demander si la décision simplifiera ou compliquera sa vie est qu’on ne peut pas se mentir. Quelle que soit votre envie d’avoir un chat la réponse à cette question sera “Cette décision compliquera ma vie”. Cela ne signifie pas que vous devrez abandonner l’idée d’avoir un chat. Si vous le souhaitez vraiment et êtes conscient des contraintes, allez y. Si nous ne prenions que des décisions qui simplifient nos vies, celles-ci seraient fades et évolueraient peu en qualité.

En revanche, le fait de s’être posé la question au moment de décider diminuera la probabilité que vous la regrettiez plus tard. Cela diminuera également les chances que vous vous retrouviez complètement stressé, perdant pieds dans un environnement compliqué, fait uniquement de contraintes, tout ça à cause d’une accumulation de décisions impulsives ou mal réfléchies.

Quand j’ai décidé de déménager dans une maison qui a un grand terrain à l’arrière, je ne me suis pas posé la question de savoir si cela allait simplifier ou compliquer ma vie. Il est évident que, dans ce cas, cela la compliquerai mais j’ai décidé, de façon impulsive, de louer cette maison. Résultat : les points positifs que m’apportent cette décision sont parfois inférieurs aux contraintes induites par ce choix (tondre la pelouse…).

Avant de faire mes enfants, je me suis posé la question. Il était clair que cela compliquerait ma vie mais j’ai considéré que le bonheur que cela m’apporterait compenserait ces contraintes. Je n’ai pas été surpris lorsque le chaos lié à la présence de deux enfants en bas-age a envahi notre quotidien et je n’ai jamais regretté une seconde mes décisions.

Par contre quand ma femme m’a indiqué vouloir un troisième enfant et que je me suis posé la question “Est-ce que cette décision va simplifier ou compliquer ma vie ?”, je me suis dit que le bonheur apporté par le troisième enfant ne compenserait pas forcement le fait que notre vie deviendrait trop compliqué à gérer. Me poser cette question m’a aidé à réfléchir de façon pragmatique, sans émotion et à prendre, je l’espère, la meilleure décision pour ma famille (même si j’ai de l’estime et de l’admiration pour les parents qui ont plus de deux enfants :-)).

En résumé je vous conseille de :

  • Toujours vous demander, avant de prendre une décisions, si celle-ci simplifiera ou compliquera votre vie.
  • Si la décision compliquera votre vie, posez-vous la question de savoir à quel point et si cela sera supportable sur le long terme.
  • Limitez, dans la mesure du possible, le nombre de décisions qui compliquent votre vie.
  • N’ayez pas peur de revenir sur une décision, si celle-ci complique votre vie plus que vous ne l’aviez estimé initialement.

Bonne chance. Décider est un exercice délicat et fatiguant. Prenez votre temps et pratiquez sans stress.

Avez-vous des exemples de décisions qui ont simplifié ou compliqué votre vie ? Si oui, partagez-les avec nous sur la page facebook.